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Textes/Poésies/Chroniques/...

Recueil

 

"Chroniques d'une voix sans issues"

"Hôtel F.T.A"

 

Le taxi roule à fond. J'aimerais que ce soit la nuit mais c'est sa soeur: la sueur.

Le matin.

Mes yeux cherchent la rue.

Lames de rasoir guettant ses propres veines.

Instable. Dérobades de bêtes perdues peinant à reculer un peu pour mieux me secouer,

je ne dis pas au chauffeur: « Arrêtes-toi, j'ai du taff... »

Je ne lui dit pas non plus : « Aimes-moi... »

Non. J'attends une embuscade.

Féline? Je ne le suis pas.

Déesse chienne d'une meute affamée? Je ne le suis pas.

A la bourre, je ne le suis pas encore...

Je crois qu'on y arrive. Pas d'adresse. Pas de plan. Aucun doute pourtant.

C'est là!

« F.T.A » au dessus de la porte éreintée de la boîte de nuit. Enfin, cet endroit me parle de quelque chose comme ça.

3 lettres comme 3 coups de semonce et déjà cette odeur.

Un gorille à l'entrée me voit sortir du cab.

Il règle la course sans oublier le pourliche.

Moi, c'est aussi une affaire réglée. Je le suis, il porte un de ces costards qui habillent au plus mal mais ses doigts sont des bras, et ses bras sont des jambes et ses jambes des grattes ciels et sa tête... Sa tête je ne peux pas la voir sa tête tant elle trône si loin!

 

Grincement travaillé de la porte quand elle souffre, s'ouvre enfin. Rythmique de mes talons qui résonnent dans le sas vert laqué et ma chainette qui tremble et qui ne sonne pas. Les sons sont immobiles.

Je traverse le hall


 

///All are in this weird space///


 

Hôtel classieux en fonte de marbre. Gouttelettes solides dans le sang et le foutre de la pierre qui semblent couler encore. Une décoration lourde qui manque de silence, encore.

Murs monotypes qui ratent le ciel à chaque tentative de filer au travers.

Fenêtres stupides bouchées par la végétation plastique, Dahlias noires, signe que le roi pétrole gagne contre une nature mourante.

Fumée blanche asphyxiante et épaisse des Havanes.

(Fixes) Les graveleux me bavent. Barreaux de chaises dans leurs frocs et il n'y a aucun doute que le bout de leurs antres se parfument à ma vue.

Certains m'ont vu gamine et leurs doigts gras brillants aux faveurs étoilées de quelques gros diamants ne se sont jamais trop vus s'éloigner de moi.

On ne me voit qu'une fois, après on se souvient.

Peau nue paumée dans les psaumes déglingués.

Le serveur du bar reluque ma nuque désertée par mes cheveux, un peu gras eux aussi. (la nuit s'en est chargée)

Il n'a jamais vu mes yeux.


 

Personne d'ailleurs.

Je les défends.

C'est tout ce qui me reste de mon père. Ça et une large cicatrice de l'oreille à la gorge quand pour la première fois il m'a nommé Amour.

Mais elle me va si bien.

J'entends ça et là dire que cette faiblesse excite.

J'ai la mienne à le croire.

Première nomination aux Escarres du vice, première victoire aussi...

Je m'offre dans la lumière d'une salle bondée à bloc, des Mainates pour public et j'encaisse.

Paires d'yeux vides qui décorent les tables remplies d'alcool autour de moi. Qui se font insistants.

Mains qui claquent sur les sexes que les grandes nappes claires peinent à éponger.

Des dessins de désirs, traces qui apparaissent sans trop de mal.

Tests de Rorschach ratés et odorants.

Becs agités par une peau brillante quand ils me voient passer.

Aucune cage assez forte pour tous les retenir. Je me fais femme de paille.

Épouvantail lui même épouvanté, et pour me vanter,

ce n'est pas plus terrible qu'un cirque fou en disgrâce...

On m'emmène à une porte.

Devant cette porte un gars.

Fin limier, mains crochues quand elles s'approchent de moi.

De ces pattes une fouille.

Elles cherchent ce qu'elles n'ont pas.


 

Presque du réconfort, et c'est touchant. Je l'embrasserai presque ce cabot mais pas aujourd'hui. Ses babines attendront.

Il remue de la queue.

Je le sens.

Aujourd'hui, le désir je le puni, ils aiment ça.

Sexes, six livres de chair plus tard et tous m'appellent.

 

Sens

Il y a  un  sentier  là-bas,  chez vous,  dans  votre  monde.

C'est un chemin rasé de pierres blanches où les rayons

du soleil rebondissent à loisir. Une sente parsemée

d'écailles. Pâle par instant, par éclaircies lumi-

neuse. C'est une route d'une rare pureté qui n'

est pas sans rappeler la voie qu'empruntait,

qu'emprunta, qu'a emprunté le prophète.

C'est une laie pourtant que je ne pren-

drai plus. Parce que ce que je peux en

voir m'effraie.Parce qu'elle part à l'i

nfini. Parce que je la vois se rétr

récir. Elle mange mes mots pou

r mieux offrir les siens, et ne

me laisse imaginer aucun

e autre chose, sinon s

a belle différence,

si bien qu'à la

fin elle me

tuer

a

.

 

Dry

J'ai eu une langue un jour.

Vouée à tant de tours!

Langue qui...

s'agitait

caressait

énonçait en litanies ses grandes utilités, autant que ses muscles pouvaient la supporter.


 

Chargée,


 

Sèche, finalement abimée, elle ne prit que rarement soleil par la suite.

Préférant la caverne bouche,

Se cachant derrière les rochers dents,

S'humectant de la cave au palais, maintenant dans le plus grand secret.


 

Une langue escargot enroulée dans une vie derrière elle, dépassant avec mal le pas de son seul pied.


 

Qu'attend donc cette langue?

Une rosée? Une averse de mots fièrement portés?

L'oubli 

 

Il n'y a pas d'exercice plus épuisant que s'oublier enfin.

Quand le monde tourne. Quand la mer monte. Quand les arbres poussent.

Il n'est rien de plus compliqué d'attacher cela à nous même...

Ce qu'il nous manque est déjà bien loin et fautant à loisir, fermant nos yeux soudés devant les carapaces vides de nos vies, nous n'y prêtons aucunes aventures.

Figés ou tout au plus en mouvement giratoire, les tentatives malades de défendre une autre réalité que NOUS, nous fait peur et nous obsède grandement.

Il y a pourtant peu d'espaces que l'homme moderne ne sait toucher ou occuper et nous semblons pourtant encrés hors de nous.

Tellement d'idées qu'aucuns hommes ne peut remplir.

Idées encore étrangères à nos pensées et qui par définitions nous échappent encore.

Ne nous réveillons-nous pas toujours le même matin?

La même température ou presque.

La même lumière ou presque.


 

A nos côtés, le même vide ou presque.

Les hommes "toupies" qui, proposant un équilibre qui tient de l'apparat, se regardent tournoyer quand je me vois fixer.

Collé.

Clouté.

Je bouge avec ma terre.

C'est bien elle qui m'emporte.

Il n'est pas d'exercice moins évidant de s'oublier enfin.

Rompre

Quand je me romps en face,

Vue sur les saignées et tranchées dans le sol,

J'exhume l'âtre. Poussière blanche.

Trace qui fond.


 

Les yeux croutés, collés, salés ne me laissent qu'entrevoir,

Les villes fières, à genoux, fuyant au moins les hommes qu'eux même le voudraient.

J'exhume plâtre, résine, acier, béton et bois. Trace qui ploie.


 

L'enfer devant, chaud au visage, je fronce.

Subtile vision moribonde quand l'amarre nous lâche et qui sous ces tropiques teinte de rouille l'eau claire.

J'exulte. Cristal, vivant en anathème la trace qui me précède.

Variante(s)

Repose-toi, frère des hommes.

Dans le ventre en lambeaux qui t'a vu naître,

Claque le tien en vacarme et fermes enfin les yeux.

 

D'une main allégée, tenir ta vie future, tes songes à venir.

De l'autre un peu plus lourde/sourde, lâcher le leste de ton passé.

 

Repose-toi soeur des hommes.

Dans le ventre qui voit naître, empêche-le de sortir.

Garde-le en silence de ton avenir.

 

 

Resto, fratello degli uomini.
Nel lembi ventre che ha visto la tua nascita,
Il tuo schiaffo in rumore e, infine, chiuse gli occhi.

Da un lato, magra nella tua prossima vita, i tuoi sogni a venire.
L'altra un po 'più pesante / sordi, rilasciare il tuo agile passato.

Resto sorella degli uomini.
Nella pancia che ha visto la nascita, impedendole di uscire.
Tenerlo in silenzio per il vostro futuro.

 

 

Le reste, les frais.
Au sein de leur côté vu la naissance de votre
Kalòt au bruit, et finalement fermé ses yeux.

Mais sur l'une, maigres ou la prochaine, votre rêve venir.
L'autre un peu plus lourd, sourd, est ivre de toi.

Le reste est.
Dans le ventre qui a vu la naissance, elle empêche de.
Gardez-vous tranquille pour l'avenir.

 

 

 

Repose-toi, frère des hommes.

Au sein de ta beauté,

vu la naissance du bruit,

et qui a finalement, fermé les yeux d'une fille.

 

Sur l'une, maigres ou la prochaine, votre rêve à venir.

L'autre un peu plus lourd, sourd, est ivre de toi.

 

Le reste.

Dans le ventre qui a vu la naissance, elle empêche.

Garde-le en silence de ton avenir.

 

 

Repose-toi, frère des femmes.

Qui au sein d'une beauté,

vît la naissance du bruit,

qui lui-même tendrement,

ferma les yeux d'un fils.

 

Sur l'une, maigre ou la prochaine, votre rêve à venir.

L'autre un peu plus lourde, sourde, est ivre de toi.

 

Le reste.

Dans le ventre qui a vu ta naissance, elle empêche,

et garde le silencieux son de ton avenir.

 

 

Rest, brother of women.
That in a beauty
saw the birth of noise,
which itself gently,
closed eyes of a son.

On one, skinny or the next, your dream to come.
The other a little heavier, dull, is drunk with you.

The rest.
In the belly that has seen your birth, it prevents
and keeps the silent sound of your future.

 

 

 

« la guerre troisième n'aura pas lieu »

 

Il y a bien d'autres endroits dans lesquels je ne m'entends plus respirer...

 

Texas

Partir du Texas n'a jamais été si simple.

Les texans, faces noires pétrolifères aux fiers flingues ventres creux et affamés,

toujours pas assez de plombs valsés,

guenilles à franges, mâles rasés,

épouvantails de cirque à la libido christianique.

Leurs langues sèchent le désert.

Leurs idées acérées de cactus.

Leurs vies pourries et lumineuse dans un "fever las vegas" qui ne suffit plus.

Si tu n'es pas cowboy, fils de pécores ou d'arrivistes, tu n'es rien!

Chez eux étranger,

tu nais pas humain, mais carton cible.

Rien d'humain là-bas sinon:


 

Humanité d'écailles rampantes quand ce n'est pas en leurs bottines.

Humanité de toisons crasseuses quand elle n'est pas figée en paille, décoration obscène.

Humanité en plumes volantes quand le goudron ne punit pas.

Non partir du Texas n'a jamais été si facile.


 

 

Insecte

 

J'ai été fusillé

Trucidé de 1000 balles

De personnes différentes et différente.

Un millier contre moi.

2000 yeux

4000 membres

10000 griffes et

34000 dents

Qui se jetaient sur moi comme un monstre au pluriel.

Je suis mort.

Décédé par fatigue

Par débris

Par os disloqués

Et par amputation.

Je suis mort par corps parti

En parties grasses

Et grâce au corps.

Le rouge coule de mes traces

Dans mes pas

Mon empreinte

Et abreuve les fourmis qui;

S'unissent

S'enrichissent et

Folles d'espoir

Prennent ma place.

Insecte.

Je me retrouve insecte.

Sois

Sois la plus lente des rivières,

qui de son eau tranquille hypnotise le sens de ta vie.

 

Sois la plus courte des rivières,

qui, de la durée de son esprit ne laisse aucunes choses s'installer.

 

Sois la plus lointaine rivière,

qui dans l'étrange, rejoint le rêve.

 

Ta vie à s'installer en rêve.

La roue

 

Autrefois j'ai connu une roue.

Une de ces roues parfaite.

Parfaite parce que bien ronde.

Ne pouvant plus se contenter de sa simple perfection,

(qui se tenait dans sa définition)

elle se mit à rêver.

Et de plus en plus fort.

De plus en plus pointu.

Rêve d'angles aigus puis de côtés.

Ensuite de diagonales.

Des songes géométriques, révolutionnaires,

remise en cause de la religion rondeur, et,

bien à force de rêves,

elle devînt un rectangle et fût mise de côté.

Une roue rectangulaire qui n'avait plus de sens pour un monde qui classe ce qui recouvre et ce qui roule.

Qui rejette les rêves qui ne sont pas les siens tout en fermant les yeux devant ce qu'il redoute.

Une roue qui restera pourtant et malgré elle un tendre souvenir,

et le rectangle qu'elle devînt, mon espoir.

Je tombe

Je pars, je scrute en sens inverse, respire et sens en sens contraire mais sans contraintes m'épuise et sans averses, traverse mon monde de un contre un.

Bam...

Je tombe.

Reste là à la renverse, inspire et crache l'encens amer qui fond en moi, descend et crève en cent un vers.

Boum...

J'écris pourquoi ? Pour sang inverse, celui qui part, celui qui geste, partage une vie, tombeaux ouverts, paroles en fuite, fausse prose, fausse note, fosse qui déborde d'essais mornés et nés à sang averse.

Du rouge, du noir. Du ouge, du oir, du uge, du ir, du ge, du r, du jeu de l'air que je remue, balaye le vent de mes 10 doigts pour vous atteindre et sans un vers vous transperce...

 

A savoir

Ce que vous sentez n'est pas plus gras que le reflet de vos vêtements qui font contours en ce miroir.

Ce n'est pas non plus la lumière qui, vous inondant, vous laisse paraître.

Les états.

Les songes.

Méta-singes, nous crions en espoir de nous entendre sans trop nous déformer.

Mécanisme en perdition.

Mécanique esseulée sans mécano qui s'y penche, nous aspirons le fiel du commun et de l'urgence.

A savoir, nous ne reculons plus le temps.

A savoir, nous ne faisons aucun effort qui n'en demanderai pourtant aucun.

A savoir, nous rapetissons gaiement.

Nous voulons finalement tout et son contraire et cela sera notre plus beau vice.

Celui qui a manqué aux érudits.

L'éruption de nous en l'autre mais surtout pas l'inverse.

Il ne s'agit pas d'effrayer totalement.

Juste attirer et repousser ensuite.

Son mouvement et l'inverse.

Sa pensée et son absence.

Une présence sans que cela soit un fardeau.

Un amour fardé.

A en juger nos fruits, l'arbre est bien pourris.

A en juger des miens, mon arbre est déjà bien sec.

 

Trace(s)

Clés fermées.

Le doigt qui te montre est le tien.


 

Yeux fermés.

La langue qui avance est la tienne.


 

Bouche ouverte et le monde entre par toi.

Une joie collectée par les cailloux humides qui se taisent quand tu rodes.

Les histoires et les peuples immortels de tes mots qui transportent.

Il n'y a que le son qui se perd et recherche un écho. Son qui se fait esclave.

Qu'un roseau qui se penche et fait fouet sur toi,

peut être pour t'éveiller à sa simple nature.

Peut être pour contempler les traces que tu y laisses.

 

Songes roseaux en pourpres épreuves.

Clameur du noir qui lutte en étincelles.

Savantes têtes sur corps idiots ballants.

Gommes qui étalent.

Gommes écœurées.

Hommes salis!

Perchés sur la plus haute plainte de la plus haute voix du plus haut soprano!

Homme faillite!

Du ramdam incessant, il s'agite.

Du trou qu'il se creuse, des racines affamées qu'il croise,

Lève ses bras qu'aucuns n'attrapent.

Pourtant pas seul, encore si jeune et mal-habile.

 


Trace(s)

Songes

Ten

10 ans.

Peine à se souvenir.

L'endroit, le but alors, les mots ou le sens.

Un grand écart certainement qui fait un équilibre craintif.

Border line.

Comme toujours.

 

Le noir sous les yeux et j'affronte.

Rivalisé, frustre et nerveux.

Rustre, finalisé et verbeux.

 

Je n'écris plus les peaux et les embruns qui courent les caves de nos êtres emboités.

Je n'écris plus les volutes piquantes que les gens...

Je ...

Et en mouvement...

Pour...

Éclairées par...

Qu'enfi...

 

Wind

 

Rarement le vent m'aura fait tant d'effet.

L'invisible froid

Le divisible effroi de son être clairsemé qui;


 

Part et revient

Paraît, revient

Par erreur vient

En chuintement par confort, s'immisçant dans nos chairs,

il possède,

diable fou,

dictateur,

hooligan et trader,

renseigne nos faiblesses, nos oublis, nos erreurs,

qu'un jour,

nus comme vers, il pourrait nous occire...


 

Nous...

Carbones sublimes,

Eaux en hautes formes,

Esprits supplices...


 

Comme s'il nous remplaçait, lui qui tant a voyagé...

 

Etat

 

Ce que je porte en ma raison? 

 

Ce qu'ils me disent me distance et ce que tu sais m'affecte.

 

Le bruit, la plèbe, l'opprobre je les renvois.

Envoyé, balloté, je suis ce corps clinquant des pubs, des magasines que l'on feuillettent gentiment page après pages.

On en tire une et on retire/retient le reste.

 

C'est la fringale des choses,

C'est l'infatigable mouvement des êtres, et puis.

C'est la nuit,

C'est l'enfant et le vieillard,

C'est l'adjuvant que l'on cherche et qui te trouve enfin. 

 

Un palétuvier dans le desert... 

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