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C'est aux abords d'un saule que mon corps se suspend.

 

Pieds d'eau,

Corps de sable,

Tête de feu.

 

Caresses sinueuses et fraiches du ru qui s'élève.

Insectes taquins rôdant autour qui m'amalgament aux fleurs.

Ciel qui ne me voit pas.

 

Des instants comme d'autres que l'on balaierait d'un revers.

Un re-vert dans un coeur qui s'épuise et suffoque.

Rien n'est à l'endroit.

 

Un arbre qui survole tout.

Un ciel aplatit à la volonté de quelques oiseaux aquatiques.

Des algues pour chevelure.

 

Que n'ai-je pas rêvé de ces moments exquis.

Que n'ai-je pas attendu d'être de ce côté.

Quelle neige a lavé ce désir.

 

S'il fallait une surface, ce serait bien celle là,

Celle du dessous qui me fait ce spectacle d'araignées d'eau filant leurs toiles ondulées.

Toiles mouvantes, mourantes qui n'attrapent que le présent ou au mieux le plus petit futur.

 

Pieds d'eau,

Corps de sable,

Tête de feu.

 

C'est dans le reflet d'un saule que l'esprit me surprend.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chant.

Chant profond.

Chant qui s'arrime.

 

Air.

Air fécond.

Air qui sème le reste.

 

Note.

Note absconse.

Note qui fait faux bonds.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il suffit parfois de serpenter entre quelques âmes fossiles écrasant le bitume échaudé pour s'écailler.

 

Les femmes et autres hommes à facettes qui ne réfléchissent rien d'autre qu'un trajet poli par le frottement violent de l'air qu'ils déplacent, cependant, ils ne sentent rien de tout cela.

 

Emmurés, calfeutrés, enfermés, engoncer, limités à eux même, l'échange qui faisait de nous au moins des singes à disparu.

 

Pourtant, quelques bribes de civilisation nous réveillent en pointillés.

Pourtant, nous nous savons vivants par quelques tours de passe-passe ou ronds de fumée.

Pourtant, sur cette longue route, les satellites colorés qui se suivent nous ressemblent parfois.

Pourtant.

Pour combien de rouge, de vert, de bleu et de blanc avant de voir ne serait-ce qu'un humain.

 

Pour seul humain, la tôle qui les renferme.

Pour seul regard, le pointillé qui ose, la ligne blanche qui tranche et les deux ensemble qui séparent pour de bon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun nuage n'a jamais dit qu'il ne savait pas tomber la pluie.

Aucune rivière qu'elle ne coulerait plus à son gré.

 

De petits pas en de grands sauts qui s'agitent, nous pansons nos yeux cloutés par nos soins.

Pas totalement sûr mais presque certains de tout,

Il arrive,

Il arrive le moment où nous reculons.

Arrive l'aube des sages que l'on taisait.

Arrive la terre sèche et les poussières.

Arrive la Terre lasse.

Arrive le génie de l'homme à disparaître.

Arrivera bien assez vite la cendre des regrets.

 

De petits sauts en pas lents, certains s'éveillent.

Sortis d'un songe leur miroitant les possibilités nouvelles, ils ne s'empressent pas, ils veillent. Suivent même l'atermoiement pour seule pensée ou religion, ils révolutionnent contre l'horrible trotteuse en silence et en actes économes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sensible.

Tu es à côté.

A gauche.

Le côté du bras brisé.

Celui qui ne cherche plus mais qui t'agrippe.

 

Gentiment couché sur la fraicheur du temps, ton corps laisse une ondée.

Une trace légère qui ne s'efface plus.

Un rappel de ce qui est juste et bon.

Un rappel qui laisse entrevoir les gris colorés d'une vie en partance.

 

Seuls sous l'éther,

Nous même vapeurs joyeuses,

Nous entrons en planant dans l'univers fragile.

Un siècle de fièvre pour une promesse dorée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Que l'on nomme une fleur et déjà elle s'efface.

Ainsi nous fanons, feignons d'être au-delà.

Il n'y a que l'abeille qui se vit au présent pendant que nous cherchons quelques mots superflus.

Oublions même son parfum car toute science devant, des mots en sont absent.

Se pencher, mettre son nez, écouter un bruissement de pétale balayé, nous avons oublié.

Se pencher, mettre ses yeux, voir le tumulte d'une libellule dessinant sur l'eau plate, nous avons oublié.

Se pencher, mettre son oreille, écouter à l'écorce le creux de l'arbre qui respire encore, nous avons oublié.

 

Oublier semble être la direction.

Oublier l'essentiel s'il fallait le nommer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'avais le désespoir des poissons un peu fous.

Les soirées filaient,

Nuages sombres au lointain,

Sans jamais pouvoir rien n'y semer.

 

Tourner dans une cage de peau verte,

De la peau verte des mouches.

Bâcler les minutes étouffantes sans trop oser les vivre,

Arrêter de compter.

 

Abîmes.

Abîme quand soudain tout s'écarte.

Abîme dans le seau plein des rêves.

Abîme recyclé soulevant l'aube nouvelle.

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